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Journal de vacances. Jour 1

Il s’est passé douze heures. Entre les « allez jouer » pendant la valise à faire, le transfert à l’aéroport, la queue à l’enregistrement, la queue aux contrôles, l’attente devant la porte d’embarquement, l’attente dans le couloir d’où l’on voit les passagers du vol précédent qui quittent l’appareil, nous laissant leurs miettes et leurs chewing-gums collés dans les sacs à vomi, la queue gargantuesque devant les taxis à Palma, les 50 minutes de taxi pour rejoindre l’extrême est de l’île, la confusion de la réception ouverte 24/24, les ronflements à l’arrière de la voiture, et la clef, enfin, appartement E02, rdc du milieu, celui dont ils avaient rêvé quand je leur avais présenté les photos sur booking, « comme ça on pourra sauter directement dans la piscine ». La clim trop froide qu’on éteint tout de suite, le coffre-fort qui fascine et qu’on règle à sa date de naissance même à deux heures du matin, une nuit trop courte d’un sommeil de plomb, un voyage qui a semblé long et pourtant aussi riche de souvenirs que la destination.

Ici à Majorque, la piscine de l’hôtel est en forme de tétine et l’eau de la mer transparente comme on croit qu’elle ne peut l’être qu’à l’autre bout du monde. On voit des petits poissons au travers et même qu’ils nous picorent les chevilles, alors on avance plus loin, là où le sable est en sucre, doux sous les pieds et blanc comme le jour. On s’y enfonce et on reste là, à parler de nos animaux totems et des grands requins blancs qui ont 3000 dents.

Le mini golf est à l’abandon, petite déception. Il faudra tout improviser, ils ont déjà songé à une balle de ping-pong pour faire illusion.

On s’est fait bouffer par des moustiques, j’ai la peau en feu, les prises sont inefficaces. Ils ronflent encore à l’heure où j’écris, pour le petit dej de l’hôtel ça va être cuit. Aujourd’hui on visite les grottes du Drach. J’aime bien le silence avant le début de la journée, c’est à ce moment là que le café finit de passer dans le filtre, il toussote comme un vieux machin pour signifier qu’il est prêt, je me lève et je suis bien, ça ressemble à ça, je crois, être en paix.


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