Quand j’étais plus jeune j’étais assez catégorique sur tout. Le bon goût, le contour des lèvres, les gens, l’éducation des gosses, les chaussettes blanches, la vie. Après j’ai vieilli, je me suis rétamée, plein de fois, j’ai été déçue, et j’ai déçu des gens aussi.
Ça apprend l’humilité, on se met à tergiverser, on comprend que notre vérité n’est pas toujours celle des autres, et que le contour quand il est bien estompé n’est pas si cheum. Maintenant je ne crois plus aux gentils et aux méchants, au bon et au mal, au tort et à la raison. Je crois aux nuances, aux erreurs, aux alignements, aux loupés, à tout ce qui fait de l’humain un être égoïste et sensible aux autres, pas toujours au même moment. On se rate, on merde, on essaie, on n’est pas toujours juste, mais je crois fort à ça maintenant, quand il y a la volonté de s’élever, nul pardon n’est impossible. C’est Kippour, je pense à la communauté juive et je pense à tous les autres, il n’y a pas qu’un jour pour s’élever, demander pardon ou pardonner. Chaque jour est une nouvelle chance, pourvu que le soleil se soit levé.
