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Les pères et le féminisme

Pendant longtemps, la cause féministe ne m’a pas animée plus que ça. J’imagine les regards horrifiés après avoir lu cette confession. C’est entièrement de la faute de mon père.

J’ai grandi dans une maison où la femme était épanouie, indépendante, libre et l’homme toujours impliqué. C’était pas une question d’effort à faire, c’était inné.

Il m’a beaucoup dit que j’étais belle, même quand j’avais 14 ans et que l’âge ingrat me frappait tous les jours, avec les rires des gens comme des milliers de petits bouts de verre cassants, on sait bien, le collège est souvent méchant. Il m’a rappelé sans cesse que j’étais intelligente, que ce serait une force, et sans le savoir il a fabriqué une armure, pas un truc en métal froid et vibrant, non, quelque chose de plus subtil, par gouttelettes, qui s’infiltre en soi et accompagne toute la vie après. La cause des femmes m’échappait presque, tant son amour m’avait privée d’un quelconque sentiment d’injustice. Plus tard j’ai su, j’ai vu, je me suis révoltée, et j’ai un peu béni le ciel d’avoir grandi avec un homme comme lui, et j’ai encore plus remercié le ciel d’avoir choisi le même modèle pour mes bébés, celui qui serait là, qui aimerait très fort, qui n’aiderait pas mais qui ferait, bref, un père qui serait une mère comme les autres.

Bonne fête à tous les pères qui sont des mères comme les autres, qui protègent en silence, fabriquent des petites armures transparentes mais solides, donnent des conseils et souvent, des ailes.

Peut-être que votre amour ne suffira pas à changer le monde, mais tant que vous êtes là, il y aura de l’espoir, je crois.

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