On a eu 5 minutes de feu d’artifice depuis la fenêtre, j’aime bien, ça fait toujours de l’effet, c’est con, un des rares trucs de la vie où l’on est tous des mômes un instant.
Ils diront maman c’est le vert, c’est ton préféré, tu crois que c’est le bouquet final, tout de même, faudrait pas que ça monte trop haut, et comment ils font pour pas toucher les avions, et les paillettes où est-ce qu’elles s’en vont, et est-ce qu’on peut voir la super lune ?
On avait passé la journée dehors, dans la moiteur et la sueur, les squares et les fontaines à eau, les moustiques et la poussière. On est descendus et on est allés voir la super lune, Aaron a voulu faire un vœu, Neva a trouvé triste de ne pas en avoir, et moi je l’ai trouvée chanceuse.
On a pris une douche fraîche à minuit, luxe des vacances d’été, réveil désactivé, vie sans contraintes, au gré des lubies soudaines et des lunes pleines.
Avant de dormir Neva m’a dit qu’elle ne voulait pas aller au ciel, jamais, je n’ai pas su quoi répondre d’intelligent alors j’ai menti, j’ai promis qu’on vivrait mille vies avant, qu’on irait partout, qu’elle allait grandir, mûrir, parcourir le monde, aimer des gens, peut-être avoir des enfants, je lui ai promis la vieillesse, une canne et des cheveux blancs.
Je l’ai promis alors que je n’en sais rien, que l’on ne sera jamais immortels et qu’on l’oublie souvent. Elle s’est couchée avec ses boucles encore mouillées, elle ne le savait pas mais elle l’avait son vœu.
Elle dormait déjà quand j’ai dit bonne nuit, je suis restée plantée là quelques instants, et en fermant la porte, j’ai souhaité l’éternité moi aussi.
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