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Mon histoire...

Ça commence avec les polaroid. Ou plutôt les kodak jetables des classes vertes, dont la surprise renfermée par la pellicule demeurait un savoureux mystère jusqu'à l'obtention de la pochette, graal ouvert comme un trésor. Après, il y avait les posters qu'on avait le droit -ou pas- d'accrocher aux murs, moi je n'aimais pas les boys band mais je vouais un culte aux images empreintes de sensualité, j'avais 16 ans et j'affichais avec adoration les campagnes Calvin Klein Jeans, tous corps luisants, derrière ma porte. Il y avait les magazines Photo, entassés sur ma table de nuit, la découverte des grands noms de l'image, les éditoriaux modes arrachés à mes magazines préférés pour finir soigneusement rangés dans des lutins en plastique transparent, à feuilleter à l'infini. Ancêtre de Pinterest, naissance des "images d'inspi". 

Cet attachement remonte aussi loin que mon goût pour l'esthétisme, la beauté, l'art visuel et l'émotion, c'était un peu tout ça mélangé et ça me faisait l'effet d'un doudou enveloppant associé au bonbon qui pique fort et réveille soudainement. Un cocktail explosif qui m'a suivie, fidèlement, le destin peut-être, après tout, on dit qu'il n'y a pas de hasard. Ma trajectoire professionnelle m'a emmenée sur les bancs d'une école de journalisme parce que je rêvais d'écrire, puis dans une agence de photo de presse où l'image a continué de m'accompagner, fidèlement. Entre-temps : la maternité, fracassante, enivrante, bouleversante. Deux enfants, source d'éveil d'une créativité jusque là endormie, qui ont fait rejaillir ma passion des mots et de l'image. Elle est devenue un blog, rempli de chroniques & de billets d'humeurs sur la parentalité, et puis un compte instagram, inondé de cette vie, qui débordait d'envies. Le blog a donné naissance à un livre, La couleur du Miel, roman épistolaire construit autour des articles que j'avais rédigés pendant 5 ans.

Puis un deuxième ouvrage, Des âmes qui vivent, recueil de nouvelles qui dissèque le sentiment amoureux.

Depuis, il m'est devenu impossible de renoncer à ces deux arts et irrésistible de passer derrière l'objectif. J'ai fait de cet amour de l'image un nouvel axe de ma carrière : des femmes enceintes, des mamans, des familles, des femmes fortes et des femmes fragiles. J'aime la lumière naturelle, les souvenirs pris sur le vif, les éclats de rire spontanés et les regards intenses insoupçonnés. En gardant l'approche du photoreportage : on ne pose pas, on vit ! 

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Delphine 

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