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La quête d’identité, mon Atlantide

On parle de mères poule, louve, protectrice, permissive.

On connait des mamans déclenchées, des césarisées, certaines collent des étiquettes avec le prénom dans chaque vêtement et d’autres oublient le doudou à la maison.

Il aura fallu crémer cette cicatrice, guérir d’une mastite, rééduquer son périnée.

Retenir ses larmes pendant les vaccins parce qu’on a mal quand ils ont mal, assumer les vergetures à la plage et continuer de respecter ce corps

ce corps en vie, qui aura vieillit

plus vite qu’à la simple épreuve du temps.

Découvrir un nouveau lexique, méconium, lochies, RGO, des trucs dégoûtants, souvent.


Devenir mère ça veut dire que tu ne seras plus jamais la même.

Ni dans ton corps physique, ni ailleurs.


Mais tu ne seras pas une autre non plus.

Je suis toujours cette fille, qui aime la glace à la menthe, la pluie et l’odeur du café.

Toujours la même femme en proie au doute, soucieuse de ce que les gens pensent d’elle, même à 34 ans. Surtout à 34 ans.

Toujours la même amoureuse, qui aime vibrer à la vue d’un texto et des papillons qui s’en suivent.

Toujours la même nana qui met des robes courtes, peints ses ongles en rose bonbon et avale des shots vodka caramel quand elle sort danser à s’en tuer les pieds. J’ai 34 ans et je rentre toujours à l’aube avec mes copines, bras dessus bras dessous, même qu’on titube un peu parfois.

Oui je suis restée la même. Je crois ?


Quand mon fils avait 1 semaine, j’ai tenu à faire une soirée chez moi. absolument.  J’ai insisté et invité tous nos amis. On a acheté les chips le vin les conneries. j’ai enfilé un jean et passé ma soirée a discuter avec les copines dans la cuisine. J’étais fière d’assurer cette soirée au bout d’une semaine. Comme avant. Comme si de rien n’était. Je resterais la même. J’y tenais. Aaron était dans sa chambre il avait 7 minuscules jours. Mon ventre était mou sous le bouton du jean. J’étais la même mais j’étais une mère.   


Il y a sous le lit de mes enfants une boîte en carton.

Une petite boîte jacadi bleu.

Dedans on y trouve des moufles, le premier body, le bracelet de la maternité.

Et quand j’ouvre la boîte je suis envahie par une vague chaude à l’intérieur.

Je sens la boîte, toujours. Ça fait comme secousse.

Que je le veuille ou non.

Je suis devenue mère et quelque chose à changé.


Il y avait une Atlantide en moi

Mon enfant est né

Et l’Atlantide est remontée

Sorties des eaux comme un nouveau monde, dans le monde.

Que je pensais connaître déjà par cœur.

Il a fallu partir à sa découverte.


La maternité c’est peut être ça

une exploration.

De soi-même, de ce qu’il y avait en nous qu’on ne connaissait pas et celle de l’humain qu’on a fabriqué.

On pose les fondations qui les dresseront plus tard face au monde. C’est à la fois terrifiant et gratifiant.


Devenir mère c’est renouer, avec nos racines, notre histoire, et parfois repenser nos rêves d’avant.

C’est mettre au monde un enfant mais aussi assister à notre propre renaissance.

A travers notre corps, notre désir, notre libido, notre place dans la société, celle dans notre couple.

Cette quête d’identité elle tient en un mot : le choix

Se questionner sur soi, et choisir, d’être la mère qui nous ressemble le plus, qu’elle soit louve à côté du toboggan ou cool qui fait coucou depuis son banc.

Quand on a envie de pleurer sous la douche : pleurer sous la douche.

Se rappeler que le temps défait les noeuds souvent, que tout est temporaire.


Et puis… au risque de faire l’éloge de la candeur.

Devenir mère c’est aussi faire l’expérience de leur amour inconditionnel.

Parce qu’on est leur tout et que eux, ne nous jugent pas, jamais.

On est mieux qu’une équipe : on est une famille.


Alors ça prend du temps,

on ne sait pas toujours bien qui l’on est,

Et où l’on va.


Mais c’est avec eux,

Et ça change tout.

Peut-être même, que ça suffira.



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